jeudi, octobre 12, 2017

Une semaine plus tard...

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Hier, j'ai enfin eu assez de forces pour sortir de ma chambre et aller, avec lui, faire quelques pas sur le sable. Avec efforts et volontés. Pour le bien de mon âme.

Hier, J+7, plus capable d'être enfermée entre quatre murs. Forcer la chair fatiguée. En voiture, il m'emmène au lac. Si proche et si loin. Pour que j'inspire ce paysage qui me détend tant. Avec chignon et frisottis aux quatre vents...

Marcher cinq minutes sur la plage. En sept jours sans utérus, les couleurs ont bien tourné. L'automne bat son plein. Attristée. Inspirer. Expirer. Respirer. Les odeurs d'automne me glissent dans les narines qui frétillent. J'inspire. J'expire. Je respire. L'on accorde nos pas sur la sable mouillé.

L'automne rafraichit l'air du temps, que je croque en quelques images numériques. J'inspire. J'expire. Je respire. À grandes bouffées. À plein poumons. Mon endurance est minime. Trente minutes plus tard, de retour au cloître, je suis brûlée... à payer le prix demandé par mon corps fraîchement mutilé.

La bonne nouvelle étant que ma convalescence d'hystérectomie se déroule correctement. Chaque jour est un peu moins pire que le précédent. Ceci rassure mon homme en grand souci.

Chaque jour reste difficile à vivre. En l'adversité, je choisis de garder la tête froide (et haute). En chignon et frisottis. Chaque jour est un défi pour revenir au monde. Pour retrouver un zeste de confiance, envers ce monde humain, qui m'a bien déçue (par ces temps modernes qui courent après l'ego superficiel).

Utiliser tous les outils en mon invisible sac de gestion pour avancer. Pour espérer. Pour supporter les douleurs vives et les émotions étranges qui accompagnent cette opération/mutilation.

La convalescence est une dimension existentielle entre deux états physiques. Inspirer. Expirer. Respirer. Inlassablement. Une semaine de passée. À subir et souffrir. Sans pouvoir aspirer la vie en les jours qui passent.

Accrocher des bribes de moments présents. Bribes d'instants passés avec eux deux, accents de nature en couleurs et, toujours, persévèrer. Jour après jour. En coin de lac.


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