mardi, octobre 17, 2017

#Moiaussi libère les paroles féminines...

Leave a Comment


En France,  Cantat à la une des Inrocks fait grand désordre. Tant que les femmes rugissent sur les réseaux sociaux avec  #balancetonporc. Un hashtag cru qui dénonce ces hommes malfamés qui harcèlent sans pitié.

À Hollywood, le scandale Weinstein fait réagir les femmes avec le hashtag #Metoo. Au Québec, c'est #moiaussi qui libère les paroles des femmes tannées de se faire harceler. Je me joins à l'effort solidaire en partageant quelques bribes de vécu.

Heureuse je suis que s'unissent les femmes du monde moderne. Heureuse je suis qu'enfin réagissent les femmes bafouées depuis des millénaires. Il est temps de remettre quelques pendules masculines à l'heure du jour!

Le pouvoir des mots, la force de la vérité...

Espérons que ceci n'est pas juste une autre de ces tendances passagères qui fait feu de paille numérique... avant de disparaître dans le néant de nos consciences collectives.

Il reste cependant une nuance entre l'agression et le harcèlement sexuel. Même si tout harcèlement agresse. J'ai vécu plusieurs expériences d'harcèlement mais je n'ai jamais été agressée.

Cependant, en 44 ans d'existence féminine, j'ai vécu assez de mauvaises expériences pour savoir ce qu'il en est d'être sexuellement harcelée. Assez pour comprendre que les sources de ces harcèlements sexuels sont la domination et le pouvoir.

J'ai aussi connu certaines femmes, pour qui c'était normal. Et qui m'ont incitée à en accepter la chose sans broncher. Ce qui n'est jamais arrivé. Jamais je n'ai pu accepter la domination masculine.

Avoir 20 ans et buller 
au soleil des Laurentides
Je vais te prendre comme une chienne!

#moiaussi comme toutes les filles de ce monde.

En différentes occasions, de moins en moins souvent en vieillissant.

Aujourd'hui, je pense que c'est impossible, car la mère est rendue trop féroce.

Jeune, fraîche comme une rose qui vient d'éclore, c'est en marchant dans la rue que j'ai pu entendre toutes sortes d'obscénités.

J'ai pu entendre les horreurs que certains hommes auraient aimé me faire vivre. J'en ai appris à cultiver l'indifférence et le pas rapide.

Le dégout ressenti en ces moments là a toujours été plus fort que la peur. D'autant plus que ceux-là se nourrissent de la peur qu'ils inspirent. Avoir peur, c'est les stimuler.

Harcelée derrière les portes closes...

Par exemple, j'ai eu un beau-père qui s'amusait à me pogner les seins pour me prouver son pouvoir sur ma vie. Il a fini par quitter ma mère pour cause d'homosexualité.

Son harcèlement sexuel n'était même pas sexuel. Mais l'est-il jamais vraiment dans le fond? N'est-ce pas plutôt une question de pouvoir mâle? Une manière de dénigrer les femmes, de les rendre inférieures, de les écraser pour mieux les dominer?

Parfois c'est sexuel. D'autres fois, c'est juste la soif du pouvoir sur autrui. Ou encore les deux mélangés... #metoo

Comme c'était mon beau-père et que ma mère en acceptait les abus, j'étais démunie. Il pouvait me claquer les fesses selon ses humeurs ou carrément me pogner un sein (ou même les deux) et squeezer. À volonté. Parfois jusqu'à ce que j'en hurle. Soi disant pour rire. Même si je n'en riais jamais. J'en hurlais souvent. Mais cela faisait rire ma mère.

À l'intime, ma mère a développé un malin plaisir à me voir souffrir. À me voir dénigrée ou rabaissée. Avec toujours un petit discours de circonstance afin de bien m'expliquer comment je le méritais. Sa jalousie envers moi a été plus forte que son instinct maternel. Avec elle, j'ai tout appris par contre exemple.

J'avais 15/16 ans quand ce beau-père me tripotait en toute liberté. C'était sa façon de me rabaisser et de me remettre à "ma place". Sous sa coupe masculine. Jusqu'à ce que je lui dise d'arrêter à moins de le frapper en retour (vers 18/20 ans). #balancetonporc

Assouvir les fantasmes du mâle de service?

Que dire lorsque, vers 22 ans, le père de deux de mes élèves de cours privés de français m'a demandé de ne plus mettre de petite culotte durant mes cours (en me proposant de me payer plus cher de l'heure pour son fantasme) puis d'essayer de m'enroler en des contrats de bruitages de films pornographiques?

De me demander de feinter la jouissance tandis qu'il essayait de me persuader de capituler en montant ses prix. Bien consciente de ses manipulations masculines, résister fut simple. Ma mère, ensuite, de m'expliquer combien j'étais bêtasse de refuser une telle offre! Une décision que je n'ai pourtant jamais regrettée.

Le plus ironique étant que je faisais parfois mes cours privés en mode commando, ni vu ni connu, par liberté personnelle. Tout comme j'aimais me promener nue en forêt, suivie à la trace par mes deux chats.

Avec lui cependant, j'étais certaine d'être toujours culottée et strictement habillée. Car ses regards cochons m'irritaient profondément. J'ai eu bien de la peine pour ses gamins et pour leur mère.

Hier, en attendant le chiro
qui me redresse le dos
Je ne connais, aucune mère, à part la mienne, qui engueule sa fille parce-qu'elle refuse d'entrer dans l'univers du porno. J'ai refusé et il n'a plus jamais amené ses enfants à mes cours.

Non seulement j'avais raté l'occasion de faire de l'argent facile mais en plus j'avais perdu un client!

Ma mère m'en a fait la leçon, à maintes reprises. Trop prude à son goût j'étais. Jusqu'à ce que je finisse par couper tout pont avec elle.

Les jeunes filles comme proies...

Au tout début de l'adolescence, en France, à maintes reprises, je me suis fait suivre dans la rue. Sans même que ceux qui me suivent ne s'en cachent.

Tout en me faisant dire toutes sortes d'obscénités. En tant que jeune fille, c'était une norme sociale avec laquelle il fallait apprendre à vivre. Une norme qui hérissait tous les poils de mon corps.

Arrivée à Montréal, à 14 ans bien tassé, je me suis fait suivre quelques fois aussi (au fil des années). Mais c'était du pipi de chat par rapport à ce que j'avais connu en France. J'en fus si soulagée. Il en découlait un nouveau sentiment de sécurité que j'appréciais.

Rendue à mon âge vénérable, plus personne n'oserait s'y frotter. Car qui s'y frotte s'y pique!

Mais j'ai conscience de devoir maintenant préparer ma fille à ne jamais accepter l'irrespect de son sexe. À ne jamais avoir peur des hommes. Car nous ne sommes pas un "sexe faible", nous sommes des femmes fortes qui méritent le respect!

0 commentaires: