lundi, octobre 19, 2015

S'éveiller les idées grâce au «Fils d’Adrien danse» !

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Il y a environ deux semaines, j'ai été invitée à assister à une représentation de L’ÉVEIL au Théâtre Périscope (en collaboration avec La Rotonde).

Même si la pièce est recommandée pour les treize ans et plus, je demande s'il est possible que ma puce, de presque 10 ans, puisse m'y accompagner.

On me répond qu'il n'y avait rien d’extrême en soi dans le spectacle et que si l'enfant est habitué à l'Art, il n'y aurait pas de problème...

Curieuse je suis de découvrir ce type de théâtre dont je ne sais pas grand chose. Si ce n'est que le sujet de fond de cette pièce traite d'émotions adolescentes et qu'elle est composée de danse contemporaine.

Vu que la Miss devra bientôt passer par cette étape existentielle et qu'elle apprécie la danse, j'ai espoir que cela puisse nous donner l'occasion d'en discuter plus en profondeur.

Je suis sensible à toutes formes d'Art. Depuis qu'elle est minuscule, instinctivement, j'essaie de la sensibiliser à l'Art sous toutes ses formes...

Au fil de mes explorations artistiques à Québec, j'ai souvent entendu parler de la troupe "Le Fils d'Adrien danse" et d'Harold Rhéaume. Je n'en ai entendu que du bien. C'est donc confiante que je nous lance à l'aventure artistique, en mode mère/fille, un doux samedi après-midi d'octobre...


Je tombe sous le charme de ce mélange de jeu et de danse qui se déroule en un décor minimaliste. J'apprécie la qualité de l'écriture et le jeu des danseurs/comédiens. L'ajout visuel d'images sur un écran en toile de fond et la musique qui lie le tout me plait.

Je me laisse entraîner par le rythme décalé de cette représentation de danse/théâtre. La poésie qui s'en dégage me touche en plein cœur. Dans le mille! Ce faisant, je déconnecte de l'extérieur pour me reconnecter de l’intérieur.

Durant l'ÉVEIL, les tranches de vies défilent. Avec elles, s'illustrent ces émotions que l'on ressent tous à l'adolescence. Alors que je ne m'y attendais point, me voilà replongée en mes souvenirs d'adolescence. Une époque rendue bien lointaine en cette quarantaine que j'apprivoise.

Du coin de l’œil, j'observe ma puce qui absorbe. Cela m'émeut. Par ces moments remplis d'intensité humaine, elle pose sa tête sur mon épaule et je profite de l'intimité de l'instant. Je repense à mon premier amour avec une distance adulte et mature. Je repense à mon début de vingtaine révoltée. Je sens remonter des émotions que j'avais presque oubliées. Des émotions qu'il me fait du bien de ressentir. Des émotions que j'analyse avec le recul de l'âge.

Et, alors que les comédiens me replongent en mon passé qui s'efface, ils projettent ma fille en son futur qui se dessine. En ce présent, où l'on s’imprègne d'art moderne, se conjugue nos temps de vie. Étrange sensation qui me bouleverse un peu...


Au sortir de cette pièce, je demande à Miss Soleil ce qu'elle en a pensé. Ce qu'elle me répond me flabersgaste! Elle me dit: "Maintenant que j'ai vu le spectacle, j'ai remarqué que quand on regarde l'amour en surface, genre ark ils s'embrassent, c'est dégoûtant. Mais quand on ressent l'amour qu'ils ont pour faire ces gestes, on voit que l'amour n'est pas quelque chose de dégoûtant mais plutôt une relation sincère entre deux personnes. J'ai réalisé que l'amour, c'était une relation mentale entre deux personnes..."

Au final, l'expérience s'est non seulement révélée à la hauteur de mes attentes mais elle les a largement dépassées! Durant les jours qui suivent, l'on en discute encore un peu et je réalise à quel point cette pièce moderne lui a permis de mieux comprendre certaines émotions humaines.

Je suis heureuse qu'en cette société hyper-sexualisée dans laquelle elle grandit, elle puisse se construire d'autres repères. Envisager d'autres perspectives de l'amour que celle de la relation physique. Et si cette pièce a marqué ses sentiments d'enfance, c'est par le fait qu'elle lui a appris que l'amour n'est pas tant physique que mental....

Depuis ses 7 ans, âge où elle m'a appris que l'expression qui tournait dans la cour d'école était "faire le sexe" et que j'ai dû lui expliquer que chez nous on faisait l'amour pas le sexe, je lui explique qu'il ne suffit pas de se coller les fesses, il faut aussi se coller le cœur!

Grâce à l'EVEIL, je crois bien qu'elle a compris ce sens que j'essaie de lui inculquer. L'importance des sentiments. Bref, je me doutais que cela nous ouvrirait l'esprit mais je ne me doutais pas à quel point cela nous révolutionnerait l'esprit. Franchement comblée la mère!

Enfin, c'est exactement pour cela que je suis sensible à toutes formes d'Art. Pour me garder l'esprit ouvert et le révolutionner dans le bon sens des choses. En tant que mère, c'est tout naturellement que je partage cet instinct artistique avec ma fille qui grandit...

Nota Bene: Une fillette qui grandit et qui blogue ses impressions de spectacle par ici...



Synopsis: Au carrefour de la danse et du théâtre, L’ÉVEIL écrit avec le corps et bouge avec la parole. Célébration des premières fois, le spectacle est construit sous forme de cartes postales : bribes, pulsions, instants de vie sans plus de mise en situation, pas d’avant ni d’après, seulement le présent avec l’adolescence comme point d’ancrage. Il témoigne de l’intensité d’un âge qui, si tout y est à la fois inconnu et possible, nous définit pour le reste de nos jours. Librement inspiré de L’éveil du printemps de Frank Wedekind écrit en 1881, la proposition fait état de l’éveil des sens, des émotions, de tout, de nous seul, mais surtout de nous ensemble. De tout ce que nous sommes, de qui nous sommes, de qui nous voulons être, de ce qui nous entoure et de ceux qui nous entoure.

À noter que suite aux représentations de L’ÉVEIL au Théâtre Périscope de Québec, l’équipe prend une pause méritée de quelques semaines avant de diriger vers Longueuil pour présenter la pièce lors d’une représentation scolaire au Théâtre de la Ville, le 17 novembre.

Ensuite les comédiens s'envoleront vers la France pour présenter la pièce dans le cadre du festival NovAdo à Rodez (2 représentations – 20 novembre 2015) et au Théâtre du Pilier à Belfort (2 représentations – 26 novembre 2015). Surveillez leur page Facebook pour en savoir plus...

1 commentaires:

Aelys a dit…

Mon dieu, Lily Soleil qui blogue ! Quand je pense que j'ai découvert la blogosphère avec Vol de mots et que ta fille était encore un bébé ! Je viens de prendre un coup de vieux ;)