mercredi, octobre 29, 2008

Expression au quotidien

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Expression au quotidien

En cette journée aux subtils airs de tempête, les flocons n'en finissent plus de blanchir le paysage dénudé. J'écoute des airs de jazz. Onctueuse atmosphère lunaire. Les branches des arbres ploient sous la neige qui s’y colle. Tout est blanc. Immaculé. Silencieux. Une bonne bordée d’octobre...

J’en profite pour choisir mon expression de la semaine. Au Québec l'on dit plutôt que l'on est cassé lorsque l'on est fauché. Dans tous les cas de figure ne pas avoir un sou en poche est la même chose pour tout le monde! C'est mon cas présent. Je vis trop souvent d'amour et d'eau fraîche. Je ne suis guère matérielle. Certains me l'ont reproché. Je n'en ai cure. J'ai de spirituelles ambitions. Je crois plus en l'amour qu'en l'argent. Je ne possède aucun investissement. Je n'ai pas d'épargnes personnelles. J'ai du savoir et de l'éducation. Je sais très bien qu'être pauvre dans un pays riche comme le nôtre n'a pas la même valeur qu'être pauvre au tiers monde! Insouciante devant la crise financière qui fait frissonner ceux qui ont de l’argent. Je me préoccupe davantage du sort de ce grand lac qui s’endort maintenant sous l’assaut brutal de la prochaine saison…

J’investis simplement dans le futur de ma fille. Avec l'aide de mon homme, je lui construis un cocon familial. Je veille à son épanouissement. Tous les mois, l'on dépose quelques petits sous dans un régime épargne pour ses études. Tous les jours, je travaille à son bien-être physique et moral. À cette tâche, Juan m'est d'un soutien inestimable. L'enfant grandit. Elle passe trois jours de la semaine en garderie. Je me rappelle certains droits individuels. Je concentre mes énergies. J'espère prochainement atteindre un roulement de piges qui me donnera quelques salaires. Ceci fera ma douce fortune (et allègera ce poids qui pèse sur ses épaules masculines). En attendant, je fignole mon curriculum vitae, je choisis mes rondes où le faire tourner. Je prépare des dossiers. Je macère des idées. Par dessus l'océan, je négocie les paiements de mes piges effectuées durant le mois dernier. Je m'habitue à ce nouvel équilibre sans elle. Ma toute petite fille qui aura bientôt trois ans et qui nous demande un jour sur deux : « C'est-tu ma "bonne fête" aujourd'hui? » avec les yeux plein d’espoir que l’on confirme le grand jour. Cela s’en vient ma fille, cela s’en vient…

J’en profite pour retrouver les chemins de mes inspirations. Dernièrement j’ai retravaillé un tout petit texte que j’ai déposé là-bas plutôt qu’ici. Je travaille à ces phrases qui archivent cette petite enfance que je dévore du bout de mon esprit. J'aiguise ma plume. Je pense à me recueillir en un nouveau manuscrit. J'ai quelques nouvelles à terminer. Je pense à ces idées de romans laissés en plan depuis trop longtemps. L'écriture n'enrichit guère le travailleur qui peine à son service. L'écriture nourrit l'invisible qui nous relie..

EXPRESSION via Expression.fr
« Fauché (comme les blés) »

SIGNIFICATION
Très pauvre, ruiné.

ORIGINE
"Fauché", à l'origine participe passé du verbe 'faucher', est une simple métaphore qui assimile l'état du portemonnaie de la personne totalement démunie à celui du champ complètement fauché (il n'en reste rien). Selon Gaston Esnault, elle date de 1877. Quant à son extension avec "comme les blés", elle serait apparue en 1899. Si cette comparaison coule de source (le destin d'un champ de blé est d'être fauché), il faut aussi y voir une certaine malice, puisqu'en argot, le "blé" désigne l'argent. Et si la métaphore parait évidente, on peut tout de même noter qu'au XVIIe siècle, à une époque où les gens se promenaient encore avec des espèces sonnantes et trébuchantes dans des bourses pendues à la ceinture, le voleur "fauchait" lorsqu'il coupait la bourse et l'emportait (pas les bourses !). On retrouve un lien avec deux des sens argotiques de "fauché" puisque celui à qui on a "fauché" (volé) sa bourse est sans le sou (il est donc fauché).

EXEMPLE
« Sur les épouvantables billets de banque, on voit le travailleur
éclatant de santé
dans un ravissant paysage d’été
et fauchant en chantant alertement les blés
mais on ne voit jamais
l’image simple et vraie
le travailleur en sueur et fauché comme les blés. »
Jacques Prévert - Paroles

2 commentaires:

Anonyme a dit…

De se côté-ci de l'océan, on emploie vraiment rarement l'expression être cassé dans le sens être fauché.

On dit plus être cassé quand on est extrêmement fatigué ou bien ivre ou encore après une fumette.

Etolane a dit…

C'est tout às fait vrai, d'alleurs cela m'a pris plusieurs années pour m'habituer à ce sens-ci! Ici quand t'as trop fumé, "t'es gelé"! ;) Et quand tu as trop bu, tu es "chaud"! :lol: