jeudi, janvier 03, 2008

Ainsi va...

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Ainsi va...

Revenue de la grande ville en mon coin de brousse où règne le silence et la quiétude. Dans la paix qui m’entoure, je retrouve mes obligations de maison, les courriels à répondre, les correspondances à nourrir, les projets à avancer, les trucs à signer et organiser, les idées à épanouir…

À notre retour, une fois la petite couchée, alors que les sacs encombrent la cuisine, nous nous asseyons côte à côte dans le salon. Quelques minutes passent avant qu’il ne s’exclame :

- Whao, la sainte paix….

J’acquiesce avec un sourire, il poursuit :

- J’avais presque oublié la puissance du silence. N’empêche lorsque tout ce que tu entends, c’est le bourdonnement sourd de tes oreilles, c’est que c’est silencieux à fond...

J’éclate de rire. Mon rire se répercute dans la profondeur du silence qui nous enrobe. La conversation s’emballe. La nuit glaciale nous enserre de ses forces gelées. Il fera plus de -25 selon les experts. Juan va se coucher. Je traîne entre mes quatre murs. Je me pousse les fesses au coin de minuit et je prends une douche bien méritée. J’y découvre quelques idées coquines. Je les attrape sans mot dire. Je le rejoins sous la couette. Il dort, sensuelle, je le cherche. Il chuchote :

- Je ne t’attendais plus…

Il m’embrasse et les étoiles nous embrasent. Le petit matin se lève dans le givre des fenêtres et des rayons du soleil qui allument un ciel pur. L’on reprend nos habitudes matinales. L’enfant couraille, je baille, l’homme se force la vie malgré ce diabète qui l’accompagne depuis ses 15 ans, cette chose sombre qui insiste de sa présence au fur et à mesure que les années passent. Je sens l’angoisse et l’amour former un cocktail d’émotions alors que je le regarde déjeuner…

Il reprend ses routines de bureau. M’zelle Soleil est chez sa grand-mère pour la journée. Il ne me reste plus qu’à vaquer à mes diverses occupations, à trancher ces différentes miches de pain qui m’attendent sur mes planches de travail. L’année recommence une fois encore, elle se déguise d’un autre chiffre qui nous vieillit (particulièrement ma pomme givrée de 35 années) et la vie s’en fout. Un jour d’hiver est un jour d’hiver, la nature ne compte pas le cours de ses journées. Le soleil éclaire les vagues de froid qui se suspendent au dessus de la neige scintillante. Je me calfeutre et me dissous dans le temps qui s'efface.

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