mardi, juillet 10, 2007

Vrac estival.

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Vrac estival.

Aujourd’hui le soleil plombe le jour qui se réchauffe. J’attrape au creux de ces mots un rayon d’été. Demain ils annoncent le retour de la pluie, sapristi! En ce mois de juillet bien avancé, il faut donc accrocher l'été au passage, au risque de le rater par manque d'attention! Une vraie anguille, cet été, une anguille qui se faufile entre les doigts et glisse dans les mains pour mieux disparaître derrière un orage!

Ce matin pourtant le ciel est d’azur, il nous promet monts et merveilles. Nous l'écoutons et arrivons tôt à la plage pour y retrouver la petite Naïs et sa maman, ma nouvelle copine de plage que nous appellerons ici Noémie. Depuis quelques semaines, nous nous retrouvons de temps à autre autour de nos filles du même âge. Un courant amical passe et nous papotons librement tandis que les enfants jouent dans l’eau et le sable. Nous partageons, nous échangeons, c’est un moment agréable.

Ce matin, elle se retrouve cependant au coeur de ma rébellion d’enfant nudiste et de ma confrontation avec ce garde habillé de bleu qui faillit me faire sortir de mes gonds bien huilés. Et oui! Il y a sur la plage un règlement qui interdit aux bambins d’être nus! Par hasard j’en avais parlé avec Noémie lors de notre dernière rencontre. Nous parlons énormément durant ces instants de plage, c’est comme cela que le courant passe.

Bref, j’avais mentionné entre deux sujets de conversations que je ne me gênais pas pour laisser aller ma fille les fesses à l’air même si je connaissais ce règlement que je trouvais complètement abruti. Elle avait un peu écarquillé les yeux, surprise de cette liberté bafouée, elle m’avait même confiée avoir une amie qui venait la visiter et laissait ses enfants nus. Elle ne connaissait pas ce règlements stupide dont m’avait fait part ma voisine Lyne (tout un spécimen ma voisine Lyne!) qui m’avait surprise avec Lily en habit d’Ève sur le sable! Elle n’avait pas manqué de me faire remarquer que c’était interdit. Elle m’avait parlé des prédateurs sexuels et des pédophiles tandis que je fronçai des sourcils.

- Ben voyons, moi je trouve cela esthétique et pur. D’abord c'est n'importe quoi ce réglement!!!
- Oui, je comprends ce que tu veux dire mais c’est pas vraiment permis quand même…
- Ben c’est vraiment niaiseux et je m’en fous!

Je lui offre un sourire avec ma répartie, elle me répond peu choquée

- C’est sur que c’est toi sa mère….
- En effet…

Après réflexions de cette discussion, je décide de poursuivre en mon indiscipline civile (tout en prenant garde de couvrir mes arrières avec une couche aquatique et un maillot de bain dans mon sac). Je suis consciente qu’il y a des pervers sur Terre mais il me semble qu’il ne faut pas non plus démoniser tout ce qui bouge! À bas les anglos et leurs instincts de prudes! Restons un minimum latin devant la nudité de plage, sachons profiter intelligemment des derniers zestes qu'il nous reste du jardin divin! De plus celui qui perçoit de la sexualité dans un bambin nu sur la plage a quand même l’esprit sacrément mal placé! Ce serait donc à lui d'évacuer l'endroit et de se faire poursuivre la peau!

M'enfin! Ce matin, je laisse donc courir mon petit soleil en toute liberté d'Eden. Avec Naomie, nous apprivoisons cette habitude de nous rencontrer ici, les enfants jouent, nous courons derrière eux, nous ne faisons attention à rien d'autre. Nous arrivons par mégarde devant le bastion de ces petits gardes innocents qui me tapent joyeusement sur le système. Il paraît que c’est désormais nécessaire pour protéger la plage des invasions extérieures! Mouais! Ainsi arrive à nos cotés, le petit garde bleu de service qui me dit :

- Madame il faudrait penser à couvrir votre enfant, le règlement interdit la nudité.

J’avale ma rage pour sourire le plus gentiment possible et répondre d’un ton calme.

- Je vais y penser…

Il reste indécis devant ma vague réplique et s’éloigne. Voilà de quoi alimenter notre papotage. Les enfants continuent de s’ébattre et nous jasons de choses et d’autres, quinze minutes passent. Reviens le stroumph de police qui m’apostrophe férocement

- Madame, je vous ai demandé d’habiller votre fille ya un moment déjâ! Vous ne respectez pas le règlement!

Oh! que je n’aime pas ce ton qui m’horripile alors qu’il essaie de me faire une leçon de civisme. Je serre les dents. Je réponds le moins méchamment possible alors que mes ondes intérieures bataillent son intrusion dans ma liberté maternelle. Je l’ignore plus que je ne lui réponds tout en gardant un certain sourire pour ne pas aggraver mon cas. Je sais que je vais devoir couvrir les fesses de ma "chérubine" si je ne veux pas courir tout droit au scandale. Je ne peux m'empêcher de trouver cela ridicule! Mais comme il posséde la loi du plus fort, je suis cuite!

Ce sera donc la situation qui m'y forcera mais je n'obéirai certainement pas sur le champ à cette petite bouille masculine en jouissance de pouvoir futile! Je regarde autour de moi, il y a à peine dix personnes sur toute cette longue plage qui borde le village, qui est-ce donc que cela peut bien déranger? Qu'il y a-t-il de plus naturel qu'une "bambine" en habit d'ÈveJe rejette de toute ma chair hérissée cette pseudo dictature d'été! Et le bon sens dans tout cela? Ce n'est certainement pas dans sa poche d'uniforme qu'il réside!!! Quand on pense à toutes les aberrations que subit le lac! Il y a vraiment de quoi virer vert...

Nous continuons de discuter dans la tourmente et je mets une couche à Lily dans les quinze minutes qui suivent. Je bouillonne en silence et Lily s’insurge! Je regarde ma puce peu satisfaite de son sort et grommelle: "Un bambin la couche aux fesses, aussi aquatique qu'elle soit, c’est quand même nettement moins mignon!" Ma nouvelle copine, désolée, écarquille un peu les yeux. Elle sait que je sais, vu que nous en avons parlé, qu’elle fait partie de ceux qui vivent en bordure de la plage, de ces mêmes résidents qui ont fait leur possible pour instaurer ce système de police du dimanche effectif deux mois par année. Elle n’avait jamais cependant assisté à une petite injustice causée par ce système, je la vois un petit peu ébranlée. Je revendique ma liberté, elle ne peut s’empêcher d’acquiescer, je laisse glisser ma colère au soleil pour ne point entacher ces instants partagés. D'un coup j'aperçois à quelques mètres de nous un petit garçon âgé de trois ou quatre ans, le robinet à l'air qui, comme une petite fontaine, fait pipi dans l'eau sous l'oeil amusé de son père! Ben voyons! Nous nous retournons pour le regarder, quelque peu choquées! Et bien-sur, le garde à deux pas de ne rien remarquer!!!

Midi arrive et je file nourrir ma choubouloute qui fatigue. Avec sa sieste débarque l’air qui grille. La chaleur est enfin arrivée! Après des semaines remplies de jours de pluie, enfin un peu répit dans la grisaille monotone d’atmosphères d’octobre. Ceci sonne malheureusement les jours d’intenses activités pour notre lac sensible. Lui qui a profité de ces fraîcheurs incongrues pour préserver sa pureté et nous régaler d’une merveilleuse clarté. Lui qui n’a personne pour le garder, lui que ne possède aucun règlement pour se faire respecter…

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