vendredi, avril 27, 2007

Décortication mentale

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Décortication mentale

Breaking-the-ice

La colère n’est pas une belle émotion. Dans les spectres des émotions humaines sans être la plus laide, elle n’est pas jolie. Cependant si on l’arrange un petit peu elle a le potentiel d’un certain charme. Comment gérer ses colères pour qu’elles n’enlaidissent pas trop l’humanité? Comment canaliser la colère pour la transformer en une énergie productive?

L’on accorde tellement d’importance à l’apparence extérieure. La beauté humaine est majoritairement perçue selon des critères physiques et pourtant n’est-ce pas là qu’une infime portion de ce qui fait tout son pouvoir?

Le concept de beauté intérieure existe mais il reste flou, abstrait, sans véritables repères. Et pourtant si un joli cul, de belles jambes, une poitrine ferme, un visage agréable font partie de ce qui définit la beauté de quelqu’un, est-ce que la gentillesse, la générosité, l’intégrité, l’intelligence, ne seraient pas ce qui fait véritablement rayonner l'être humain? Une combinaison des qualités extérieures et intérieure ne peut qu'être fatale! C’est peut-être là que se situe la vérité.

Mais toujours l’on mise sur l’extérieur, plus que jamais dans notre monde, tout est relié à ce que l’on voit et ce faisant est-ce que l’on ne travaille pas de moins en moins ce qui se trouve à l’intérieur? Est-ce que l'on ne laisse pas à l'abandon ces qualités qui sont à la source de nos personnalités?

Je me jette la première pierre, j’aime ce qui est beau, j’aime beaucoup ce qui est beau. J’aime être jolie, sensuelle, je suis malheureuse si j’en perds la capacité. Je concentre une certaine énergie à entretenir et améliorer ce que la nature m’a physiquement donné. Ma grossesse m’a placée en position d’échec, j’en ai d’ailleurs ressenti une grosse colère. Colère que j’ai canalisée des soirs solitaires exilée entre quatre murs, entourée de femelles en sueurs, à exulter ma haine sur un tapis roulant. À toujours pousser plus fort ce corps qui m’avait trahi. À le torturer comme il m’avait tourmenté. À hurler silencieusement ma haine interne, les oreilles remplies de Metallica et le corps en feu sur des rythmes d’enfer. Vive le cardio! Mon Dieu, jamais je n’aurai cru ressentir cette sensation un jour...

J’ai pleuré ma colère sur l'épaule de Juan en rentrant dans la nuit noire, les muscles brûlants, le corps souffrant de revivre. Et même si c’est un plaisir que d’être à nouveau physiquement fonctionnelle, c’est aussi bien appréciable de redevenir jolie et sensuelle. Je me jette la première pierre, je suis superficielle. Sensible à la beauté extérieure, sensible aux charmes éphémères qui se cultivent dans l’inconscient collectif et produisent des cultes de papier glacé. Sensible mais pas esclave, je me jette une pierre mais pas la montagne!!!

Car je suis tout aussi sensible aux beautés intérieures, tout à fait consciente que la puissance de la beauté intérieure peut facilement surpasser ce qui n’est que surfaces bien polies. Sans consistance, la profondeur n’est qu’un immense vide. Tout être humain vient au monde avec une profondeur humaine ensuite tout est question de ce qui y est cultivé. Je dois avouer que depuis plusieurs années, Juan est ma perfection, il possède plusieurs charmes physiques qui font se retourner les filles (ce qui a le potentiel d’effleurer une petite colère facilement raisonnée). Mais surtout il possède une beauté intérieure qui a le pouvoir de me ravager le cœur. Il possède aussi plusieurs défauts mais ceux-ci se font régulièrement absorber par les qualités de sa beauté humaine. Le fait qu’il lui plaise de me plaire est aussi un facteur clé de l’équation. Mais je m’éloigne…

La Terre a aussi ses beautés que l’on saccage à cœur joie tout en essayant d’en profiter au maximum! Ce qui au final a le potentiel de nous la rendre pas mal laide...

J'en reviens à mon mouton du jour: la beauté est un fait de société établi qui existe depuis la nuit des temps. La beauté est subjective et universelle. Qui peut se targuer d'y être insensible? La beauté rend la vie magique...

Mais il y a toutes ces laideurs dont on ne parle pas ou si peu. Haïti est à mes yeux un symbole de notre pouvoir de laideur. Comment as-t-on pu transformer un paradis tropical en un tel enfer pour les humains qui y vivent? Cela me dépasse. La laideur est plus silencieuse, elle s’expose moins et pourtant elle est aussi la complice terrestre de la beauté. Ce qui est beau peut s’enlaidir, ce qui est laid peut s’embellir, dans l’univers des possibles la frontière entre les deux est parfois plus mince que le mannequin anorexique de service…

Bref, tout cela pour revenir à mon autre mouton du jour ( il y a en deux aujourd'hui dans cette clairière de mots), je suis en colère! L’on m’a volé un bien qui possédait plus de valeur sentimentale que matérielle. Ce faisant on a volé un disque dur qui m'appartenait, mémoire moderne de plusieurs années de ma vie. Ainsi depuis quelques jours je me débats les idées autour du sujet et je sens la colère m’irradier les veines. Sensation désagréable qui enlaidit la seconde qui la vit.

Et il y a cette femme qui dit n’avoir rien pris alors que l’objet en question s'était retrouvé oublié dans son cabanon. Juan, pas parfait tous les jours, a oublié de déménager ma vieille tour d’ordi du cabanon du chalet qui fut durant plusieurs années notre demeure à 100 mètres de l'actuel chez nous. J’ai eu un mauvais pressentiment tout l’hiver dont Monsieur s’est moqué tout me certifiant qu’il ne pouvait rien arriver d’ici le printemps, d'ici que la neige fonde.

J’ai surveillé la vitesse de la fonte, dès celle-ci suffisament arrivée, nous sommes allés récupérer ce qui restait dans notre ancien cabanon. Tout y était sauf la tour de mon ordi de 98! La locataire qui est dans le chalet depuis l’automne dit avoir vu l’ordi à l'automne mais elle n’a pas d’explications sur la disparition de l’objet durant l’hiver si ce n’est qu’elle ne l’a pas pris!!! Hé bien voyons!!! Comme tout le monde laisse son cabanon ouvert, qu’il n’y a pas de vol sur la rue si peu habitée que tout le monde sait ce qui s’y passe, que l’hiver n’est pas la saisons préférés des ordis désireux d’aller se balader, j’ai bien du mal à croire que je n’ai pas en face de moi celle qui a disposé de mon ordi pour ses fins personnelles! Je parierais presque sur une ligne de coke comme troc de mon vieil engin qui ne devait guère valoir plus! Mais là c’est la colère qui aide à délier ces mots venimeux! Car je suis "belle" et bien en colère et ce n’est pas joli! C'est même très laid. Cette colère me donne envie de frapper, de casser, de blesser.

Le mensonge et l’hypocrisie me répulsent, m’enragent. Je macère l’émotion qui me mine. L’impuissance m’irrite. Vais-je aller confronter de mes doutes profonds la femme en question? Avouera-t-elle jamais sa culpabilité sans que je la frappe? Je ne veux pas la frapper mais ma colère dicte cette action complètement débile. Je bloque sur mon palier. Vais-je me taire et avaler ma haine, me résigner sagement à l’inéluctable disparition de mon disque dur? Je peux toujours essayer de canaliser cette colère sur le tapis maudit pour en faire profiter mes courbes mais la présence de la présumée coupable à deux cheveux de mon regard me perturbe et puis j'ai encore quelques restants de mes affres physiques pour énergiser ma discipline de tapis. Alors l'idée de la confronter reste tenace. Guerre et paix se déchirent mes émotions. J’inspire…

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