jeudi, novembre 30, 2006

Se faire limoger

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Cette expression de la semaine m'évoque aussi, par extension, s'en prendre plein la gue... ou se faire casser la gue... D'une façon générale, cette expression évoque une sensation désagréable.

Je ne suis jamais allée à Limoges, mais j'ai un oncle qui y a pas mal forniqué durant ses belles années. Il y a même laissé germer une petite graine d'artiste bourré de talent, Jules mon cousin caché qui n'a que quelques mois de différence avec ma pomme, cousin inconnu mais reconnu que je découvre par correspondance et qu'il me plairait un jour d'embrasser. Pour moi, la ville de Limoges évoque un certain goût de souffre et de mystère...

EXPRESSION
« Se faire limoger »

SIGNIFICATION
Pour un officier, se faire relever de son commandement. Par extension, pour une personne ayant des responsabilités, être mis en disgrâce ou être frappé d'une sanction disciplinaire (mise à la retraite, révocation, licenciement...)

ORIGINE
Beaucoup de gens savent que le verbe 'limoger' est issu du nom de la ville de Limoges.Mais cette origine est-elle justifiée et quelle est la véritable histoire du limogeage ?

Au début de la guerre de 14-18, le général Joffre (Lien externe) doit résoudre une crise importante dans le haut commandement de l'armée française. Il écarte alors de nombreux hauts gradés de leur poste. C'est de cette disgrâce que naît le verbe 'limoger'.

Le 15 août 1914, Joffre reçoit du ministre de la guerre Messimy un télégramme lui indiquant que, désormais, les officiers généraux pourront être mis à la retraite d'office sur simple rapport motivé du commandant en chef. Ayant jugé que de trop nombreux généraux et hauts gradés, brillants en temps de paix, étaient des incapables au front, Joffre décide le 27 août que ces généraux faillibles doivent se retirer dans une localité de la 12e région qui, alors, englobe loin du front les département de la Charente, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Haute-Vienne, et dans laquelle se trouve Limoges, entre autres. Au moment où débute la bataille de la Marne, début septembre, 58 officiers sont d'abord renvoyés à l'arrière. Au total, en décembre, 40% des hauts gradés sont ainsi écartés de leur poste.

Selon certaines sources, tous ces officiers auraient été envoyés à Limoges, justifiant ainsi la naissance de ce qui était à l'époque un néologisme. Mais selon d'autres sources, il paraît que sur les 150 à 200 officiers ainsi éliminés, il y en aurait finalement moins d'une vingtaine qui auraient été réellement tenus de séjourner dans la 12e région, et pas obligatoirement à Limoges même. Et comme cette zone géographique contient plusieurs autres villes importantes, les officiers auraient donc très bien pu se faire plutôt angoulemer, briver, guereter, tuller ou même magnac-lavaler. Dans ce cas, c'est un peu abusivement que 'limoger' serait né en 1916.

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