mardi, octobre 03, 2006

Gnak-gnak

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Fin-de-jour

J’aime dévorer un livre. Je n’ai jamais eu l’habitude de grignoter mes lectures, ni de grappiller des pages entre deux courants de liberté assoiffée d'intellect! Et pourtant c’est ce que je me résous à faire par la force des choses, par la force de ce courant maternel qui engloutit ma réalité et la recrache liquéfiée, changée, transformée…

Une réalité toute pareille mais si différente! La logique mathématique des équations de l’Être Parent m’échappe. Il n'a de raison que le coeur, ses solutions résultent du calcul de millions d'émotions. Pouf, il m'entourne! Paf, il m'écrase! De toute façon, cela commençait bien mal avec 1+1=3 ! L’Être reste intact mais le quotidien parental entraine une distorsion du réel. Un "réel mutiplié" qui le pousse en d’étranges valses d’existences.

Deuxième jour seule (depuis des lustres), l’Enfant Soleil est de garde chez sa Mère-Grand. J’essaie de trouver un rythme intérieur qui me permettrait de retravailler à l'échelle de la "vie active", être plus lucrative, trouver quelques moyens de renflouer un peu notre misérable compte en banque.

Pour cela, il font accepter les fatigues d’une santé qui chancèle depuis bientôt une année. Accepter de vivre avec ce « put… » de corps que je resculpte à coups d’efforts infernaux quatre soirs par semaine dans une bulle de musique et de sueur, entourée de machines tortionnaires. Accepter de lâcher prise, de confier cet enfant béni, petit être vivant jailli de mes entrailles, nourri du nectar produit par ces seins hébétés qui pleurnichent désormais sur leur sort et boudent dans leur coin.

Ensuite il faut retrouver des repères adultes, remettre en marche des notions ensevelies sous la tonne des mois passés, se secouer les puces qui agitent les neurones. Je suis une travailleuse autonome, , nomade, amovible, sans "Bureau", sans horaires fixes, sans chaînes visibles à l’œil nu, sans collègues, sans Boss…

Juste ma pomme des bois, une discipline personelle, une cervelle et des contrats, des articles, des pages, des feuilles, des dictionnaires, une toile de Web, des images, et des « scribouillages personnels ». Ma carrière professionnelle n'est concrète que par ce terme qui la définit. C'est une entitée libre, elle vogue sur l’air du temps qui la porte. Elle ne s’accroche qu’à très peu de normes, juste assez pour subsister. Elle est abstraite, sauvage, solitaire…

Même si elle est difficile à apprivoiser, elle me convient parfaitement, à la mesure de mes aspirations internes. Elle est le reflet de certaines ambitions qui se conjuguent en son sein. Présentement, elle est un peu en hiatus, déboussolée par le cours des mois derniers. Après avoir effleurée le fond des abysses, elle remonte à la surface à mesure que l'Enfant Soleil apprend à maîtriser, prudemment, ses premiers petits pas. Tout doucement, elle reprend pied avec cette nouvelle réalité qui est désormais sienne…

Lac-d'automne-II

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