samedi, juin 17, 2006

Saturday Blues

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Saturday Blues

Jour gris et humide. En pluie et nuages, à la recherche de profondeur humaine. Tergiversations existentielles. Recul intérieur. Forcer les maux pour trouver ces fils de liberté qui enrobent mes mots. Vrac d'émotions et suite d'idées...

Je ne reconnais plus mon corps. Je travaille à le retrouver. Je combats le spleen. Je découvre des plages de doutes et des mares gluantes qui noient la confiance que j’avais en moi. Juan me rassure, je sens son amour qui soutient mes jours. Bébé m’offre une force qui m’aide à surmonter ces épreuves physiques qui me claquent le moral. Je me sens mal et je me soigne l’âme. Je refuse de sombrer, je refuse de me laisser entraîner dans des courants de malheurs. Je me débats le coeur pour trouver le courage d’avancer.

L’autre jour, en attente de docteur, nous réalisons que j’ai été plus souvent malade ces sept derniers mois que durant nos sept années de vie commune. Pour le meilleur et pour le pire. Si l’on se vautre dans le meilleur, il faut aussi se contenter du pire. Après la pluie le soleil, après le blues le bonheur.

Je me nourris des attentions de Juan, de ce bébé qui m’époustoufle l’être. Elle grandit si vite. Il me dit :

- Plus elle grandit, plus j’en ai envie d’un autre!
- Ouf, doucement mon Cowboy! On va quand même se reposer un coup les hormones…

Il en veut d’autres mais sait bien que présentement je ne pourrais supporter une autre grossesse, trop de risques, trop de douleurs non digérées. Cependant ses élans de paternité me réjouissent le cœur. Je découvre le concept de père, je me découvre mère.

À la recherche de la femme désespérée, de ma beauté oubliée. Il me parle de l’inconstance du corps, de l’exagération faite autour de la beauté plastique :

- Si tu y penses bien, on est beau combien de temps sur une durée de vie?
- Hein?
- Ben oui, c’est ridicule de s’accrocher ainsi à des concepts aussi superficiels. Après tout si tu vis 80 ans, en vrai, tu es en beauté parfaite quoi 20 ans? Entre le moment où tu arrives à maturité et le moment où tu te flétris, c’est pas gros quand t’y penses…
- Ouais, c’est sur…
- Je me suis toujours dit que même si la beauté compte lorsque tu choisis ta femme, elle ne peut être si importante puisqu’elle ne restera pas. Ce qui compte vraiment c’est la richesse intérieure…
- Mmmm, par bouts, t’es vraiment trop sage comme garçon!

Lorsque je me noie dans mes superficialités, il a, depuis toujours, le don de me trouver une voie sensée où me reposer les sentiments perturbés. Depuis toujours…

Depuis que je l’ai rencontré, j’ai cette étrange impression de le connaître depuis toujours. Depuis que je l’ai rencontré, jamais il ne m’a été étranger. Pour moi, pour lui, pour nous, je me retrouverai.

Cet après-midi les hommes partent à la pêche en un coin de lac reculé. J’ai décidé de les accompagner avec bébé, histoire de me changer les idées…

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