dimanche, janvier 22, 2006

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Brin d’herbe gelé, lointaines racines et mystérieux futur

Ce soir les arbres ploient sous le poids de la neige fraîche qui est tombée tout au courant du jour. Un bon vingt centimètres pour nous ramener au royaume d’hiver qui fait notre univers et nous ensevelir dans un silence d'ivoire. (En suivant ces mots un aperçu du temps d’aujourd’hui). Sur le Blogue Notes de Gwenaëlle une vidéo qui dérape sur ce temps étonnant d’un mois de janvier pas comme les autres...

Hiver-retrouvé

Je ne sais pourquoi mais en flânant quelques instants sur la Toile, je pianote des noms familiers qui m’ouvrent les portes du passé. Cela fera bientôt vingt ans que j’ai quitté l’Hexagone pour m’insérer en cette société qui est désormais mienne. Alors jeune adolescence, c’est sur ce continent que s’est construit mon identité adulte. C'est ici que je vis, c'est que je me reconnais.

Pourtant, je suis née ici et mon village natal est . Mais il y eut Montréal! Immigrée, nationalisée, assimilée. Ma vingtaine révoltée sur le Plateau Mont-Royal et quelques années plus tard une retraite d'écriture sur la montagne de Rigaud. Ensuite un détour aux alentours de Paris, pour rejoindre mon ex qui s’immergeait alors dans ces eaux troubles, avant de le quitter pour noyer mes larmes chez ma Mère-Grand. Retrouver une amie d’enfance, délirer et sans m'en rendre compte pêcher par hasard un jeune Juan qui traînait dans les parages…

Retour aux alentours de la vieille capitale, reconstruire une vie. Me marier une première fois avec Juan qui débarque et s’installe. Ramer, reprendre les études. Épanouir mon intellect entre deux langues, deux concepts linguistiques, entre quatre projets para-scolaires de la présidence d’une asso étudiante aux aventures journalistiques. La surprise de tomber enceinte avec mes derniers examens. Ouvrir un blogue, écrire des nouvelles et les voir se publier sur des feuilles de papier. Découvrir une discipline d’écriture, une routine de mots. Se plonger dans l'air du temps. Obtenir ce diplôme qui devrait finir par me nourrir (payer ces dettes qui m’auront permis de l’obtenir).

Grossesse périlleuse surtout au début et à la fin. Me marier une deuxième fois (toujours avec le même bonhomme) le bedon tout rond et frémissant. Amorcer un début de carrière avant d’accoucher la veille de l’Armistice. Donner la vie, frôler la mort. Batailler pour récupérer une santé, remonter la pente vers une forme oubliée. Devenir mère, se découvrir parents. Découvrir une nouvelle vie au regard océan.

Rumeurs de lac et nature rebelle. Sacrifices d'artifices. Reprendre le cours de nos existences. S'organiser autrement. Retrouver des contrats, finir des histoires en suspens. Trouver le temps de s’aimer. Créer. Rêver. Couvrir quelques évènements. Se donner à l’enfant innocent.

Mon-ange

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