mardi, juillet 05, 2005

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Fragile et anxieuse

De la solitude tranquille naît une paix intérieure qui se nourrit de silence contemplatif. La nature est une compagne sans hargne qui me carapace….

Chaque jour qui passe transforme la petite crevette qui flotte dans l’océan de mes entrailles en un petit bout femme. Chaque jour, je prends mille précautions pour lui permettre d’évoluer en toute sérénité. Je fais mille petits sacrifices pour essayer de lui donner les meilleures chances possibles. Le monde matériel s’évanouit devant ces instances physiques qui m’interpellent. Moi qui n’est jamais aimé accorder tant d’importance à mon corps, me voilà servie! Voilà pas que celui-ci embarque sur mes habitudes mentales, joue avec ma balance interne et c'est à peine si je me rebelle! Mais je voudrais tant offrir à ce bébé, santé, beauté, équilibre. Si souvent je crains le pire mais tout le temps je force mon esprit à n’espérer que le meilleur. Juan me soutient, me ménage, me protège. J’évite les excès, je m’applique à maîtriser mes turbulences intérieures, je regarde pousser ma bedaine…

J'ai encore une certaine difficulté à me connecter avec ce petit être qui gigote à l'intérieur de mon bedon de plus en plus imposant. Une certaine difficulté à assimiler que ces gargouillis différents sont causés par un enfant qui est mien. Par un être vivant qui se construit en moi. Une petite fille, fruit de nos chairs mêlées qui devrait voir le jour d'ici 4 mois...

Tout est si nouveau! J’avance en terrain vierge dans une jungle d’incertitudes. Sans repères avec comme seules balises ces livres que je lis attentivement pour mieux comprendre ce qui m’arrive. Souvent désemparée devant l’intensité des émotions qui m’emportent, je me laisse voguer entre sable et soleil pour tout oublier. Première maternité, premier nouveau-né, premières expériences de tous genres…

L’été est un baume naturel qui apaise mes maux. Je remercie le ciel de vivre ceci durant cette saison bénie. Alors que j’écris ces mots une étrange sensation me pique la chair. Je dépose mon cahier et sursaute intérieurement lorsque je découvre une libellule solidement accrochée à ma peau. Mon regard se plonge dans ses étranges yeux. Lily-Soleil fait aussi un mouvement en moi. Délicatement j’attrape l’appareil et bombarde la belle sans un mot. Instant de communication insolite entre humanité concentrée et nature curieuse. Les minutes s’écoulent, elle se lisse la tête, m'observe. J’esquisse un geste et pouf, elle reprend ses airs du temps…

Libellule-sur-peau-II

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