vendredi, janvier 28, 2005

Leave a Comment
Vie et hasards

Journée d’écriture, 2000 mots plus tard, contente mais pas satisfaite, considère mon produit brut en silence. J’ai repris l’histoire de Sara. Plusieurs remaniements nécessaires. Une plongée en enfer. Un retour à la vie. Comprendre des dates. Gérer des émotions, construire des idées. Une recherche difficile parmi des documents anciens et troublants. Quelques découvertes touchantes. Le soleil se couche sur mes émotions. je le regarde tristement. Il se dore un peu plus chaque semaine, un jour reviendra le printemps...

Ce soir Jorane. Un concert qui me tombe un peu du ciel, alors que je devais aller à une autre activité plus littéraire. Finalement ayant hésitée trop longtemps, les places ses ont écoulées assez vite pour que je n’ai plus à choisir quoi que ce soit! C’est alors que le hasard m’a ouvert une petite porte musicale que je n’ai su refuser. Hier après mon cours, l’on va manger dans ce petit resto cool et pas cher du centre ville, entre deux bouchées, je me résigne à voir Jorane une prochaine fois qu’elle viendrait en ville. Voilà longtemps que j’ai envie de la voir et à chaque fois qu’elle passe, je la rate! Je grommelle un peu ma peine en même temps que je grignote mon Shish-Taouk! Juste avant que l’on parte, alors que Juan s’apprête à régler l’addition, la jeune serveuse me propose un billet pour le concert! Je ne sais pas si elle m’avait entendue grommeler ou si c’était le hasard qui en avait décidé ainsi mais cette jeune fille devait travailler le soir suivant et ne pouvait du coup aller à ce concert, si je voulais, elle me vendait sa place pour quinze piastres! J’acceptai son offre en trois secondes, nous nous sourîmes et je ressortis l’estomac plein et un billet dans la poche pour Jorane le lendemain! Bizarre…

L’on arrive à cet endroit ou nous nous rendons pour un spectacle de danse qui nous tente vraiment beaucoup. Juan me pose et part en vitesse chercher Petite Clo que l’on a invité à venir voir ce spectacle qui ne peut être que bon. J’ai appelé pour réserver des places. Je suis la première sur la liste, la jeune fille à l’autre bout du fil m’assure que je suis sure d’avoir des billets si je viens à l’avance. Ainsi j’arrive comme convenu à la caisse pour découvrir, manque de bol, que l’on ne peut payer par carte Interac! C’est carte de crédit ou cash! J’explique à la jeune fille sympathique que mon homme est parti chercher ma petite sœur et que je n’ai pas pris mon portefeuille. Elle me dit qu’il n’y a pas de problème tant que je suis là, tout va bien, on va les attendre. Je reste le premier nom sur la liste. De toute façon, il faut attendre que la salle se remplisse avant de donner les places non réclamées. Plusieurs personnes attendent derrière moi. Je ne suis pas la seule à avoir envie de voir ce show! Je vois un petit bonhomme tout énervé, super « speedé », il court d’un bord à l’autre de l’entrée, il semble être en charge. Je l’observe du coup de l’œil.

Mon homme arrive enfin avec Petite Clo, il va pour payer lorsqu’il se rend compte qu’il a oublié sa carte de crédit à la maison. La jeune fille à la caisse lui dit : « C’est correct, tu peux essayer de retirer de l’argent au café plus haut, je garde vos places. » La salle est presque remplie, je vois mon homme qui file dehors, le temps passe et je commence à avoir de sérieux doutes sur la destinée de notre soirée. Je discute avec la jeune fille aussi jolie que sympathique, qui m’assure que tout va bien et que nos places sont assurées. Je lui demande où est-ce qu’elle a envoyé Juan qui ne revient pas? Elle me dit au café en haut, je remarque ces escaliers qui montent à l’étage supérieur. Ohoh! Je suis sure qu’il n’est pas allé par là! Je grince des dents. Il revient en sueur et entouré de brume glaciale, pas de guichet dans les environs, un peu énervée, je lui indique les escaliers, il file et voilà que la salle est prête pour nous. La jeune fille me sourit et me dit qu’à force de courir et d’attendre on aura bien mérité notre spectacle. Petite Clo inquiète ouvre rond ses grands yeux. Le petit bonhomme speedé commence à donner des billets aux personnes qui attendent sans les compter. Dans un silence pesant, je commence à m’inquiéter sérieusement. La jeune fille rassurante me dit qu’elle a mis de coté mes 3 billets, elle me sourit. Juan arrive et dépose l’argent sur son comptoir, elle est aussi soulagée que nous, lorsque apparaît l’homme stressé qui déclare :

- Bon il reste une place qui d’autre?

La fille surprise lui répond :

- Comment ça une place! J’ai 3 billets de coté pour eux, ils attendent depuis le début et ont du courir après un guichet!
- Mais ils étaient où sur la liste?
- C’était les premiers! S’exclame la fille excédée…

Dans ma tête, je hurle « Hoho » L’homme se met à légèrement frustrer et le regard de Petite Clo s’embue. Je m’avance :

- Ben, oui, j’étais la première sur la liste!

J’entends Juan qui échappe un gros « F… » derrière moi, il court depuis 40 minutes et l’autre sans faire attention vient de nous exploser notre nuage en pleine face! La jeune fille est aussi dépitée que nous. Elle discute avec l’homme. Ils conviennent qu’ils ne s’étaient pas bien compris, il admet qu’il n’a pas fait attention. Petite Clo est blanche de dépit, elle part chez son père le lendemain et c'était sa seule chance d'assister au spectacle! Elle qui adore la danse, moi qui voulais l’emmener à un spectacle de qualité! Je blanchis aussi…

L’homme plus humain que je ne l’aurais cru à première vue s’approche de Clo lui montre le « pamphlet » pour un autre spectacle et nous propose trois billets pour celui-ci (en mars) gratuitement! Petite Clo l’observe, l’homme se calme, je me dis en moi-même « Bon au pire, on aura gagné 3 billets! On va pas pleurer! » Clo retrouve des couleurs petit à petit, le monsieur en charge soudainement très gentil, désirant manifestement se faire pardonner son erreur, finit par nous faire passer une pilule difficile à avaler. L’on ressort réellement dépités mais pas trop frustrés!

L’on finit par emmener Petite Clo boire un chocolat chaud avant de la ramener chez elle. La pauvre petite nous explique que c’est juste la continuité de sa semaine épouvantable. Nous la consolons en lui disant que ce n’est pas tant à l’eau que reporté et c’est vrai qu’il a été sympa ce garçon de nous offrir 3 billets gratuits. Je suis déçue de ne pas voir ce spectacle dont on en dit tant de bien. L’amour et le couple sous forme de chorégraphie inspirée des oiseaux, de quoi oublier un instant l’hiver. Mais bon nous irons voir celui-ci lorsque les grands froids seront repartis! Le choix ne se pose pas là non plus. Les choses se font et se défont sur les chemins du hasard qui se déroulent au fil de nos quotidiens. Juste la vie qui roule et s’amuse de nos petites poires…

0 commentaires: