vendredi, janvier 07, 2005

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Tsunami et réflexions éparses…

Comme tout le monde, je suis le développement de cet incroyable tsunami qui bouleversa la planète durant les fêtes. Comme tout le monde, je suis touchée, effarée, interloquée, estomaquée…

Je regarde les nouvelles, les multiples vidéos où l’eau emporte tout sur son passage. Régulièrement j’interpelle Juan pour lui dire de regarder mais celui-ci est vite blasé de voir toujours les mêmes images qui m’impressionnent autant à chaque fois que je les aperçois. Juan me dit :

- C’est fou comme cela te fascine toujours les actions naturelles de la planète…

Et c’est vrai je suis facinée! Bien-sur l’ampleur du malheur humain est intolérable mais ce tsunami filmé en vrai, live, me fascine incroyablement. Je frissonne et sens les larmes me monter aux yeux lorsque j’entends les histoires des survivants ou que je regarde des images d’enfer en plein paradis terrestre. Mais lorsque je vois la vague, c’est à la Terre que je pense et mon respect pour elle est immense. J’ai conscience qu’elle peut nous détruire en quelques mauvaises humeurs mais de voir comment quelques vagues peuvent apporter autant de destruction, cela me sidère. Dans mon imaginaire, j’ai toujours vu un tsunami tel que reproduit dans les films catastrophes, genre une vague gigantesque, grande comme un gratte-ciel, qui écrase tout sur son passage. Hors là, il semble qu’en réalité plus que la hauteur de la vague, c’est dans les tourbillons que se trouve toute la puissance de sa destruction. Ce n’est pas tant sa taille qui m’impressionne lorsque je vois ces images qui montrent ce déferlement d’eau moussante, ce sont les remous incroyables qu’elle semble abriter en ses eaux qui me mettent sur les fesses…

J’ai mis quelques jours à comprendre le phénomène, je me disais en voyant les premières images : « Mais comment tant d’adultes ont pu se noyer avec une vague si peu haute? » Ce que je n’avais pas réalisé sur le coup c’est à quel point elle possédait une puissance intérieure, qui dû se sentir plus que se voir et qui eut l’air de tout balayer sur son passage. J’écoute l’histoire d’un québécois rescapé qui dit que lorsqu’il s’est retrouvé à se battre pour sa vie, ne sachant pas vraiment ce qui se passait, il s’est demandé si c’était la fin du monde, si l’île coulait ou si toute la planète pouvait être inondée en même temps! C’est vrai que lorsque l’on est en plein dans l’action on doit s’imaginer toutes sortes de scénarios bizarres pour essayer de s’expliquer ce qui se passe...

Ce que je trouve aussi très troublant c’est comment dans une si belle journée, sur ces plages merveilleuses de sable blanc et d’eau turquoise la mort peut frapper sans une ombre, sans un signe, comme un souffle de vent qui emporte des fourmis sans résistances. Pourtant je le sais bien que la mort n’a pas besoin d’ombre pour se manifester. Le 24 août 2002, alors qu’il faisait une journée merveilleuse, Juan s’est cassé le cou et en quelques heures, je me suis retrouvée, les jambes encore pleines de sable, la peau brûlante de soleil, au service des soins intensifs à angoisser sombrement pour mon homme gravement blessé. Déjà là, j’avais trouvé le contraste entre le moment paradisiaque et le drame très frappant! J’imagine que c’est un peu le même principe pour ces gens qui sont passés de prendre la vie relax au soleil à nager en plein cauchemar en l’espace de quelques heures seulement…

Tant de morts et de destructions à la fois! C’est à peine croyable! Et je suis sure que l’on ne sait pas tout et que les prochaines semaines seront bien difficiles pour ces populations touchées! Il faudra certainement une génération pour oublier un tel cauchemar et réparer de si grandes pertes. Dés que mes moyens augmenteront je prendrais certainement un autre enfant en parrainage, je pensais à l’Afrique pour le prochain, mais l’Asie sera certainement sur ma liste aussi. Idéalement j’aimerais avoir assez d’argent pour parrainer une dizaine d’enfants dans le monde. Et je vais aussi donner un peu pour aider ces pauvres gens qui ont tout perdu. Il va s’en dire que comme tout le monde, l’envie d’aider est bien présente…

Je suis pas mal sure que la Terre peut nous écraser comme des pauvres limaces si elle décidait un jour qu’elle en avait assez de nous voir parasiter sa surface. Évidemment y’a plein de raisons scientifiques à toute catastrophe naturelle, mais j’ai quand même tendance à croire qu’il y a aussi autre chose que des explications scientifiques à la vie, mais ceci n’implique que moi! Ce que je réalise cependant avec ce drame, c'est que la race humaine a aussi un instinct de survie très fort et je me demande jusqu'à quel point toute cette solidarité n’est pas provoquée par cet étrange sentiment. Tout comme chaque personne a un instinct de survie, la race en soi doit bien en avoir un aussi!

Je regarde toute cette aide et je trouve cela très bien, c’est plein d’espoir et de compassion, c’est merveilleux en soi, mais je me demande aussi pourquoi il faut de tels drames pour qu’elle se manifeste en si grandes proportions. Il y a des gens pauvres et malheureux à l’année, d’ailleurs le Sri-Lanka est, je crois, l’un des pays les plus pauvres au monde. Tout cet argent que les pays riches ont réussi à accumuler en si peu de temps, pourquoi n’en vois-t-on pas la couleur lorsqu’il faut aider les Africains en proie avec de terribles problèmes de sida, les tchétchènes persécutés depuis plusieurs années et tous ces autres drames humains qui se jouent quotidiennement sur Terre? Pourquoi ne pas essayer d’aider autrui lorsque les choses ne prennent pas une telle ampleur catastrophique? Je l’avoue c’est quelque-chose qui me révolte un peu…

Je trouve cela merveilleux de voir comment une telle catastrophe peut faire rejaillir le meilleur de l’humain et en même temps, je trouve cela un peu malheureux aussi! Ne peut-on être meilleur sans de telles horreurs? C’est évidemment mieux que la guerre qui fait souvent rejaillir le pire des être humains, mais pourquoi ne pas avoir autant de conscience humaine à tous les jours que la planète nous offre? Et je vais arrêter là ce flot de mots engendrés par des maux impossibles à résoudre pour la pauvre pomme givrée que je suis au fond de ma cabane boisée…

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