mercredi, décembre 15, 2004

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Paysages de crèche congelée

Un grand soleil chauffe mes fenêtres, le ciel est d’un bleu limpide et la température tourne autour de –20 et des poussières. Je chauffe à bloc ma maison, en profite pour m’y promener peu habillée tout en regardant souffler le vent derrière mes fenêtres, un petit vent que je sais glacial. Le soleil m’attire mais je reste enfermée dans ma bulle de chaleur, trop lâche pour enfiler les multiples couches nécessaires pour pouvoir sortir dehors sans être frigorifiée! Le soleil m’attire mais le froid m’aide à résister, il faut dire que j’ai bien à faire en mon cocon. Des envies de rangements et d’organisations de mon espace de vie incontrôlables, furieuses, qui me semblent aussi ardues que des montagnes à gravir. Des histoires à remanier, fignoler, d’autres à pousser, prêtes à naître dans le congélateur de mes journées. Et puis il y a ce contrat de traduction qui me fait travailler enfin pour autre chose que des notes et des cours à passer…

Du travail inattendu, une envie d’exceller. Mon premier client, situé dans la grande ville urbaine, là où palpitent les lumières de Montréal. Une petite entreprise de cosmétiques à base de produits naturels qui démarre. La tête dans les produits de beauté, je suis comme une gamine dans un magasin de Barbies! Depuis des semaines, j’ai tant eu la frousse de ces traductions qui payeront ma nouvelle vie, j'ai croisé fort les doigts pour ne pas avoir à traduire des papiers trop administratifs ou des modes d'emploi de grosses machineries ou je ne sais quel "platitude" du monde matériel! Des frissons, je me donne souvent avec ces sujets flous qui me mettent le feu aux baskets que, d'un coup, traduire des trucs de produits de beauté m’est absolument délicieux…

Je déserte un peu l’Internet, je me laisse flotter dans le ruisseau de ma vie qui m’entraîne loin de la Toile sans que je n’y prenne garde. Je prends cependant soin de conserver cette discipline d’écriture quotidienne à laquelle je me suis attachée et sans plus tarder, je retourne à mes réalités congelées.

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