mercredi, octobre 20, 2004

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Devoirs et délire d'animaux…

Toutes les feuilles sont tombées, l’été meurt doucement au soleil d’octobre. La lumière change, elle blanchit discrètement et le jour rétrécit à vue d’œil, je pense souvent à mes chats. Le nez dans ces devoirs à rendre cette semaine, la tête dans l’effort, le corps en vrille. Je voudrais croire que je suis quasiment passée au travers de cette grippe qui semble courir Québec et mes intestins. L’on se passe gracieusement des détails! Paraît que la petite bête a une durée de vie d’environ trois semaines, je serais donc dans la troisième semaine, j’en conclus que c’est presque terminé. C’est pas dommage! La fièvre semble s’être rangée, reste la dernière ligne à dépasser…

Cette nuit, j’ai fait un drôle de rêve, je trouvais sur le pas de ma porte, un drôle de félin, étrange métissage de lynx et de lion, efflanqué, malheureux, détrempé. Aussi gros que Chanelle, il miaulait avec autant de force qu’un chien aboie. Ma fascination l’a vite emportée sur ma peur initiale. Je le laisse entrer dans la maison, les chats disparaissent se terrer dans un coin. Serait-ce lui qui aurait croqué ma famille féline? Je le regarde, cette question dans les yeux, son regard pénétrant semble me dire qu’il n’a pas fait exprès, qu'il avait juste faim! D’un seul coup, ma colère tombe, je compatis avec sa peine et ne lui en veut pas. Je lui explique que s’il est gentil, je veux bien l’adopter en ma maison (à condition de ne pas dévorer mes minous!) et que je le nourrirais et l’aimerais comme il le mérite. Ses dents sont énormes, il dégage une puissance féline incomparable. Juan se lève et manque de faire une crise cardiaque en voyant la bête dans le salon. Je lui explique la situation, je désire le garderavec nous et pouf! Je me réveille…

Aprés un réveil douloureux, je cogite sur ma traduction à rendre lorsque je vois apparaître un gros animal à ma fenêtre! En quelques secondes, je me rappelle de ce rêve enfoui dans les brumes du sommeil. Hé! C’est Chanelle à ma fenêtre! Je retrouve mon état à moitié gaga, c'est le même manège à chaque fois qu’elle vient me rendre visite. C’est plus fort que moi, je fonds devant l’idée qu’elle part de chez elle pour se dire dans sa tête de chien : « Tiens, je vais aller voir si y’a pas quelques caresses à savourer chez Etol. »

Les chatons se cachent sous le frigo dés qu'elle entre dans la maison et Hypérion, pas peureux pour un sou, ne me lâche pas d’une semelle, bien décidé (semble-t-il) à surveiller cette grosse chose dan son salon! Juan sort de sa douche, nu comme un vers, il esquive un léger sursaut en voyant la belle étalée sur son chemin. Elle rigole à pleine bouche, il la flatte gentiment, elle entend quelqu’un qui l’appelle au loin. Je lui ouvre la porte et la voilà qui file dans le vent comme une flèche. Les chatons finissent par sortir de leur trou. Hypérion leur ramène une souris pour les amuser. Je grogne et lance la victime dans les feuilles mortes avant de reprendre le fil de ma traduction…


Chanelle-la-belle

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