vendredi, juillet 30, 2004

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Stereo-log (Barbare et Marshmallow)...

Mono, j’hais ce mot! Mono-mind. Mono-Thinking, i hate the mono notion! Je parcours Robert, entre autres définitions, dont celle monographique, je trouve enfin celle qui m’énerve ainsi qu'une petite perle posée au détour de la même page…

Mon(O) – Élément du gr. monos, « seul » unique...
Monoïdéisme : de mono et idée. État d'un esprit occupé de façon quasi exclusive par une seule idée ( Idée fixe). Adj: monoïdéique.

Je n’aime pas les boites de vie qui s'écoutent en mono. Ces boites mentales dans lesquelles s’enferment tant de gens, de quelques sortes elle soient, aussi cools qu’elles soient, je me sauve de ces prisons invisibles avec toute la force de mon esprit. On s’associe à un groupe, on en prend sa forme, on se moule à ses idées et puis l’on devient mono-mindé !!! Pauvre âme collectée par la masse vorace. Monochromé, l’on perd une partie de son humanité, un morceau de soi, pour devenir un bon mouton au milieu de ce troupeau d’existence particulier. L’on croit alors que l’on connaît la seule vérité au monde, la seule bonne façon d’exister, tout cela me fait doucement m’éclater. Tant de mono dans cette vie que je rêverais d’écouter tous les jours en stéréo.

Si tout n’était que blanc ou noir, l’on s’en serait rendu compte depuis le temps que les Hommes cogitent sur la Terre. Mono, my ass ! Si l’humain vient en tant de formats, en tant de couleurs différentes, s’il est petit, rond ou con. S’il est surprenant, désespérant ou passionnant, il n’en reste pas moins qu’il n’est jamais mono-humain. Il se décline sous tant de nuances qu’il colore les planètes de ses excès et de ses pitreries. La planète n’est pas uniforme, elle tourne en de multiples dimensions, comme disait les vieux de mon enfance : « Ah ! Mais y’en faut pour tous les goûts, ma fille ! ». La tolérance est la clé du système stéréo...

Pourtant, ce « mono-thinking » semble faire partie de nos gènes. Il se répète si souvent, toujours de façons différentes, toujours dans une boite fermée qui périme. Nous sommes donc tous différents et tous les mêmes en cette humanité qui s’étend parfois comme un arc-en-ciel merveilleux et d'autres fois comme une vision d'enfer terrestre. Je n’ai jamais bien aimé être mise en boite. De plus, mes années sur le Plateau m’auront définitivement « dé-mon(o)-isé ». Plus de mono possible en mon cerveau. J’alterne mes genres au gré de mes humeurs, je collectionne les paradoxes en riant dans ma bulle de vie en mode « stereosensible ». Solitaire dans l’âme, je n’accroche que peu au phénomène de troupeau, j’aime trop faire cavalier seul au soleil. Mouton noir par désespoir. Je regarde de loin ces milliers de troupeaux qui s’attroupent par groupes d'âges ou d'idées, parfois j’en accompagne un parce-qu’il le faut bien, pour survivre en cet univers trop souvent monotone. La vie hors troupeau est toujours un peu plus ardue, qui a dit que la facilité menait à la félicité ?

Une larme excentrique, une touche goth, un souffle hippie, un cheveu sorcière, un doigt nonne, une goutte intello, une pensée grunge, un zeste de sagesse, un grain de folie, rose bonbon sur les bords, dévorée de l’intérieur, freedom freak, naturellement coquine, sexuellement victorienne, une once provocatrice, un brin exhibitionniste, un rien rebelle, domestiquée par Amour, fantasme d'Histoire, un tout sauvage qui socialise à l’air du temps, pour se divertir du présent. Multi facettes, multi nuances, multi angles, multi croyances, je vis ma vie en multiplex.

Je m’éloigne consciemment des noirceurs humaines, je les regarde se gaver au loin pour ne point en oublier leur existence et leurs dangers qui excitent ma curiosité. Je me tourne vers les solstices ancestraux à la recherche de la Lumière, je rejette ces ombres qui m’encombrent. Ces ombres de l’esprit qui flottent dans le silence des idées inavouées de tout cerveau humain actif, ces ombres qu’il faut combattre pour mieux vivre, pour ne pas se faire bouffer. Il m’arrive de perdre des batailles. Je me fais déchiquetée par le néant, écrabouillée par le mauvais, je fais la morte. Je sens la mort. Je lui fait un pied de nez mental et jamais je n’arrête la guerre. Plus tenace que Bush et sa passion guerrière, je me bats chaque jour avec ces ombres qui aimeraient tant m’emmener en leur autre troupeau, qui attend toujours, quelque part dans les parages. Blessée, réparée, balafrée, rapiécée, traumatisée, je me relève avec hargne, je fustige et me durcis la couenne, je continue le combat dans le silence de ce que je suis en cette vie multicolore qui me défile sur le corps...

Drôle d’oiseau sans plumes ni augures, je laisse s’envoler des mots qui s’échappent dans l’inconnu de ces yeux qui les regardent, les jugent, les critiquent, les perçoivent selon leurs propres différences. Rendu là, c’est hors de mon contrôle, c’est l’aventure des mots qui commence. Ils sont adoptés ou rejetés, appréciés ou détestés, je n’y puis plus grand-chose. Ce n’est plus vraiment mon problème, s’en préoccuper, c’est se casser la tête au virtuel. Je préfère savourer la solitude de ma bulle, sur le sable. Me construire au soleil, enrobée de nature et de liberté. Flotter comme une goutte perdue dans l’eau « multi-bleutée » du lac qui s'étend paisiblement à mes pieds...

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