vendredi, août 01, 2003

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Maria s’assoit…

Le regard de Maria rencontre un banc de fer prés d’un arbre vert. Soudain, toute la fatigue de cette nuit blanche étrange s’abat sur ses épaules avec la puissance d’un coup de tonnerre. Elle trébuche, rattrape ses pas et de justesse atterri les deux fesses les premières sur ce banc argenté qui brille au soleil matinal.

Elle respire profondément. La tête entre ses jambes, elle reste immobile un long moment, prostrée, à la recherche de son souffle. L’air semble à chaque inspiration lui manquer. Sa tête fourmille et sa conscience vacille…

Une voiture passe sur la route à ses pieds. Elle lève la tête juste à temps pour en apercevoir une autre, et une autre encore qui se profile à l’horizon. Étonnée, elle constate que ces automobiles flottent sur le bitume. Le bruit des moteurs crée un ronron lointain qui se rapproche. Peu à peu, un flot consistant de circulation multicolore flotte devant ses yeux écarquillés de surprise…

Plusieurs de son futur lui expliqueront le principe et le fonctionnement de ces automobiles tout à fait banales dans ce monde moderne. Pourtant jusqu'à sa mort, Maria ressentira souvent cette émotion, ce frisson, la parcourir à regarder voler les autos.

Pour le moment, Maria, assise sur son banc, assimile tous ces changements qui la déroutent profondément. Après les voitures, c’est au tour des passants de réapparaître dans son champs de vision. Des hommes, des femmes, quelques enfants, tout un petit monde qui vaque à ses occupations calmement. La ville reprend vie et s’active autour de Maria assise.

Seule sur son banc, Maria perd conscience du temps qui s’écoule rapidement, son esprit hagard vagabonde d’idées folles en suppositions cocasses. Elle regarde autour d’elle, elle essaie d’organiser ses idées pour arriver à penser logiquement.

Elle contemple son corps en souriant doucement. Elle étire ses longues jambes au galbe parfait qui s’évadent sous sa longue jupe couleur d’argent. Discrètement, elle palpe ses seins gonflés par cette nuit hors de l’ordinaire, fermes et hauts, leur sensibilité semble incroyable. Elle ne sent aucunes douleurs dans son corps transformé, si ce n’est de cette fatigue qui la scotche, pour l’instant, sur ce banc. Patiente, Maria attend…

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